Mise à jour de Marché – « T’attends la ‘baisse parfaite’ ? Ce n’est peut-être pas la bonne stratégie »
Le printemps est souvent considéré comme la haute saison immobilière, et avril 2025 ne fait pas exception. Cependant, contrairement à d’autres années, le marché évolue dans un contexte économique plus complexe, avec des changements qui influencent directement les décisions des acheteurs, des vendeurs et des investisseurs. Inflation maîtrisée, baisse progressive des taux d’intérêt, reprise de l’immigration, nouvelle réglementation municipale… tout s’entrecroise pour façonner un marché plein de défis mais aussi rempli d’opportunités.
On fait le point sur :
- L’état du marché à Montréal, au Québec et dans le Sud-Ouest
- Les opportunités et risques selon votre profil (acheteur, vendeur, investisseur)
- L’impact de la situation économique et des tarifs municipaux (taxes, logement, etc.)
- Quelques conseils pour agir intelligemment dans ce contexte
Le portrait général du marché en avril 2025
Montréal et le Québec : un marché en redémarrage
Après une année 2023 marquée par une surchauffe suivie d’un ralentissement en 2024, le marché québécois reprend progressivement des couleurs en 2025. Les taux d’intérêt qui avaient atteint 5,25 % pour certains prêts hypothécaires ont commencé à redescendre. En avril 2025, le taux directeur est désormais autour de 3 %, ce qui redonne un peu de souffle à la capacité d’emprunt des ménages.
À l’échelle du Québec, la demande est en croissance, particulièrement dans les centres urbains comme Montréal, Québec et Gatineau. Le nombre de transactions est en légère hausse comparé à l’an dernier, bien que les prix soient demeurés relativement stables dans plusieurs secteurs.
Le Sud-Ouest de Montréal : une demande toujours forte
Les quartiers comme Verdun, LaSalle, Saint-Henri et Pointe-Saint-Charles continuent d’attirer les jeunes familles, les investisseurs et les primo-accédants. La proximité du centre-ville, les lignes de métro, la vie de quartier et les nouveaux développements (ex. : projets TOD et revitalisation de friches industrielles) contribuent à maintenir une forte demande.
Les copropriétés dominent dans ces secteurs, bien que le marché unifamilial demeure restreint et très compétitif. En avril 2025, on constate que plusieurs acheteurs reviennent sur le marché après une pause en 2024, profitant de la baisse des taux pour réactiver leur projet.
Pour les acheteurs : une fenêtre d’opportunité… mais pas sans vigilance
Opportunités
Le printemps 2025 marque un moment intéressant pour les acheteurs. La baisse des taux améliore leur capacité d’emprunt, et le marché, bien qu’encore compétitif dans certains quartiers, n’est plus dans une dynamique de surenchère généralisée. Cela permet des négociations plus équilibrées.
De plus, les acheteurs peuvent désormais retirer jusqu’à 60 000 $ de leurs REER dans le cadre du Régime d’Accession à la Propriété (RAP), une augmentation significative par rapport au plafond précédent de 35 000 $. Cette mesure offre un levier important, particulièrement pour les premiers acheteurs.
Les programmes municipaux comme l’aide à l’achat d’une première propriété à Montréal sont toujours en place, tout comme les crédits de taxes pour certains immeubles neufs.
Risques à considérer
Le principal défi reste le coût global de la propriété. Bien que les taux soient plus accessibles, les dépenses associées à l’achat (inspection, notaire, taxe de bienvenue, entretien) doivent être bien planifiées. À cela s’ajoute l’impact de l’augmentation des taxes foncières dans plusieurs municipalités, incluant Montréal, qui affectent le budget mensuel d’un propriétaire.
L’autre facteur à surveiller est la disponibilité de l’inventaire : les maisons unifamiliales sont rares dans les quartiers centraux, et les bonnes occasions partent encore rapidement. Une bonne préparation financière et une collaboration étroite avec un courtier sont donc essentielles.
Vendeurs : un retour de la demande, mais une approche stratégique requise
Opportunités
Pour les vendeurs, le moment est favorable, surtout pour ceux qui souhaitent vendre dans des secteurs en demande avec peu de concurrence. Les acheteurs sont de retour et recherchent activement des propriétés bien situées, bien entretenues et prêtes à emménager.
Les vendeurs dans des quartiers comme Verdun ou LaSalle peuvent encore bénéficier de la forte demande pour les copropriétés, les maisons mitoyennes ou les plex, surtout s’ils sont proches des transports en commun ou de parcs urbains.
Éléments à surveiller
Cependant, les acheteurs sont devenus plus prudents. La période des offres multiples sans conditions est révolue. Les inspections sont désormais systématiques, et les acheteurs négocient davantage. Il est donc crucial de bien positionner la propriété sur le marché, tant au niveau du prix que de la présentation.
La transparence est aussi essentielle : les nouvelles normes en matière de divulgation exigent que les vendeurs soient prêts à fournir l’historique des rénovations, les factures importantes et les certificats de localisation à jour.
Et les États-Unis dans tout ça ? Pourquoi leurs taux nous affectent aussi
Beaucoup de gens l’ignorent, mais les décisions économiques prises aux États-Unis — surtout en ce qui concerne les taux d’intérêt de la Réserve fédérale (la « Fed ») — ont un impact direct sur le marché immobilier canadien.
Pourquoi ? Parce que l’économie canadienne est étroitement liée à celle des États-Unis. Voici comment ça fonctionne :
- La Banque du Canada surveille la Fed de près. Si les taux américains restent élevés, la Banque du Canada peut être forcée de garder ses propres taux élevés aussi, pour éviter une dévaluation du dollar canadien et une fuite des capitaux.
- Les taux hypothécaires à long terme sont influencés par les marchés obligataires. Ces marchés réagissent souvent en fonction des taux américains. Donc, même si la Banque du Canada baisse ses taux, les taux fixes à 5 ans pourraient ne pas baisser autant qu’espéré si les taux américains restent hauts.
- Impact sur l’économie en général. Des taux américains élevés peuvent ralentir l’économie mondiale, affecter les exportations canadiennes, et donc indirectement freiner la croissance… ce qui peut se refléter sur la confiance des consommateurs et du marché immobilier.
En résumé même si on est au Canada, on ne vit pas dans une bulle. Les décisions prises à Washington se font sentir à Montréal… jusque dans le prix de votre future hypothèque.
En conclusion : faut-il acheter ou vendre maintenant ?
Chaque situation est différente, mais voici ce qu’on observe :
- Acheteurs : ce n’est pas encore le marché parfait, mais c’est un bon moment pour sortir du mode « attente ».
- Vendeurs : si votre propriété est bien située et bien préparée, vous avez l’avantage.
Dans tous les cas, la clé c’est la préparation, la stratégie et l’accompagnement. Que vous souhaitiez acheter, vendre ou simplement comprendre où vous en êtes, parlez-en avec un professionnel qui connaît le marché local.
Et surtout : ne laissez pas les manchettes vous freiner. Le marché n’est plus figé, il évolue, et il y a des occasions à saisir pour ceux qui sont bien informés.
Les prix médian
- Janvier 2025 :
- Prix médian des unifamiliales : 465 500 $ (hausse de 12 % par rapport à janvier 2024)com.apciq.ca
- Prix médian des copropriétés : 390 000 $ (hausse de 11 %)
- Prix médian des plex (2 à 5 logements) : données non préciséesAPCIQ – Site web
- Nombre total de ventes résidentielles : 2 812 (augmentation de 36 %) APCIQ – Site web+2APCIQ – Site web+2APCIQ – Site web+2
- Février 2025 :
- Prix médian des unifamiliales : 485 000 $ (hausse de 11 % par rapport à février 2024)
- Prix médian des copropriétés : 389 000 $ (hausse de 7 %)com.apciq.ca
- Prix médian des plex : 790 000 $ (hausse de 6 %) APCIQ – Site web
- *Le Baromètre résidentiel de l’APCIQ pour le premier trimestre de 2025 n’est pas encore disponible. Cependant, l’APCIQ a publié des statistiques mensuelles pour janvier et février 2025 concernant la région métropolitaine de Montréal .
Sources