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MAISONS INTERGÉNÉRATIONNELLES – CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT DE SE LANCER

Au début de l’année, Charles Brant, directeur, analyse du marché à l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) prédisait que la popularité des maisons intergénérationnelles serait amenée à « décoller » au courant des années à venir. Moins facile à prévoir – la pandémie qui nous a frappé de plein fouet en mars dernier. Lors de son passage dévastateur, la COVID-19 a exposé d’importantes failles dans les systèmes de résidences pour aînés et a poussé plusieurs vendeurs à se retirer du marché le rendant ainsi férocement compétitif. L’idée d’une maison multigénérationnelle (aussi appelée intergénérationnelle ou bigénérationnelle ) apparaît soudainement comme une solution doublement gagnante qui permettrait à la fois de veiller sur sa famille tout en allégeant ses dépenses. 

Si cet arrangement est plus répandu dans les familles immigrantes, beaucoup d’autres Québécois songent, pour la première fois, à cohabiter avec leurs aînés. Rassembler toute la famille sous le même toit, c’est un projet magnifique qui mérite toutefois mûre réflexion. Voici quelques questions à se poser avant de se lancer. 

Une maison intergénérationnelle, ça veut dire quoi ?

D’abord, qu’est-ce qu’une maison multigénérationnelle ? C’est ce que le Gouvernement du Québec définit comme une propriété individuelle à laquelle on a ajouté un logement indépendant permettant aux membres de plusieurs générations d’une famille de cohabiter. Là où ça se corse, c’est que les éléments constituant une maison intergénérationnelle varient d’un secteur à l’autre. Par exemple, dans certains arrondissements, le logement additionnel doit constituer le tier de la superficie de la propriété tandis que d’autres exigent que le revêtement extérieur des deux logements soient identiques. Quoi qu’ils puissent sembler arbitraire, le respect de ces critères légitimise votre arrangement résidentiel et vous évitera des ennuis quand sera venue la saison des impôts. Ce n’est donc pas parce que vos parents ont emménagé que votre maison se qualifie comme intergénérationnelle aux yeux de la loi. Si vous avez le projet d’adapter votre maison pour y accueillir une génération de plus, il est avisé d’en discuter avec un.e architecte qui saura vous conseiller sur la manière d’optimiser votre espace selon les exigences de votre secteur.

Ça coûte combien finalement ?

Tout dépend de votre arrangement. Vous pourriez être co-propriétaires avec vos parents. Il vous serait aussi possible d’acheter la propriété et de faire payer un loyer à vos parents (ou vice versa). D’un côté, la présence permanente de Mamie pourrait alléger vos dépenses de gardiennage et lui éviterait la facture salée d’une résidence pour aînés. D’un autre, vous aurez assurément à faire des rénovations pour assurer le confort de tous. Votre maison est-elle adaptée à la marchette de Grand-Papa? Est-ce qu’il y a suffisamment de salles de bain dans la maison pour éviter des conflits tous les matins? Ce sont des éléments à ne pas négliger dans la création de votre budget.

Est-ce que c’est pour nous ?

La dernière question mais non la moindre. Est-ce que votre famille est prête à cohabiter dans une maison multigénérationnelle ? Après la crise sanitaire que nous venons de traverser, beaucoup d’entre nous ont réalisé l’importance (et la fragilité) de notre famille. On a beau vouloir passer plus de temps de qualité ensemble, ça ne veut pas pour autant dire qu’on est prêts à devenir colocs’! Avant de mettre votre maison actuelle sur le marché, prenez le temps de discuter franchement avec tous les partis impliqués (même les enfants) pour établir les règles de la maison, décider qui paie quoi et assurer que tous soient à l’aise avec le nouvel arrangement. 

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